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Vous allez y découvrir ou revoir le monde fascinant des outils agraires du Kobudo d’Okinawa. Je vous souhaite de passer un bon moment en espérant que leur histoire vous donnera envie de pratiquer l’art des armes millénaires, ma passion depuis l’âge de 12 ans, grâce à la famille MATAYOSHI.
Dans l’art du Kobudo d’Okinawa, la progression technique est liée à l’étude des différentes armes dans un ordre bien défini, que nous allons vous citer et décrire. Mais avant tout il faut savoir que le kobudoka qui aura maîtrisé les techniques des différentes armes, pourra ressentir toute sa force et son énergie, grâce au maniement du bâton. Il s’apercevra aussi que c’est plus difficile avec les armes courtes, car il faut développer plus d’énergie, de kimé, et de capacité technique. Il passera par différents stades d’ évolution corporelle, et va développer son énergie. Les katas cités après la description de chaque arme, font partie du programme officiel du KODOKAN , qui est l’école de Maître Shinpo MATAYOSHI.
Salutations sportives,
Maître Georges RAD
Les douze armes présentées sont :
BÔ – SAÏ – TUNKUWA – SOSETSUKON – EKÛ – KAMA – NUNTI-BÔ – SANSETSUKON – KÛWA – TIMBEÏ – SURUCHIN – JO-JUTSU

BÔ
Bâton long dont les cultivateurs (hyakusho) se servaient pour porter de lourdes charges. Appelé également konpo, kon ou kun, il est fabriqué généralement avec du chêne, du néflier ou du kuba (espèce de palmier). Il est épais en son centre, effilé aux extrémités et mesure 1m80 de longueur.
Les sept katas sont : Shushi-no-kun, Shoun-no-kun, Sakugawa-no-kun, Chikin-no-kun, Shishi-no-kun, Tokuminé-no-kun-ichi, Tokuminé-no-kun-ni.

SAÏ
Trident en acier dont les cultivateurs se servaient pour repiquer le riz. Les policiers s’en servaient aussi pour rétablir l’ordre. Il s’emploie par paire, mais un troisième était placé dans le milieu du dos, au niveau de la ceinture pour le lancer ou remplacer un saï brisé lors d’un affrontement. Il mesure 50 cm de longueur, présente une forme ronde ou octogonale avec un manche entouré d’une corde ou d’un tissu afin d’assurer une meilleure saisie.
Les trois katas sont : Ni-cho-saï, San-cho-saï, Chinbaru-no-saï.

TUNKUWA
Il s’agit du manche de la meule pour moudre les graines. Plus connu sous le nom chinois de Tonfa , sa traduction littéraire est » instrument pour prendre la marmite » . Il s’utilise par paire et mesure 50 cm de long. En bois rouge, de section ronde ou carré, il présente une poignée latérale au tiers de sa longueur. Dans les années 1970, Le tunkuwa a été pris comme modèle par les Américains pour créer le Tonfa « Police » en polycarbonate. Pour obtenir une bonne maîtrise technique et une certaine dextérité , sa pratique demande beaucoup de souplesse, de force et d’agilité dans les doigts, les poignets, les coudes et les bras. En effet, il faut être capable de doser l’intensité entre force et souplesse lors de son utilisation afin de développer une énergie maximale à l’impact donné ou reçu.
Les deux katas sont : Mateïshi-no-tunkuwa-daï-ichi, Mateïshi-no-tunkuwa-daï-ni.

SOSETSUKON
Fléau en bois servant à écorcer les troncs de Bashos (plante exotique) ou à battre le mil. Plus connu sous le nom de nunchaku , il est de forme ronde ou octogonale et est composé de deux morceaux de bois de 35 cm de long, reliés entre eux par une corde ou une chaîne de 10 cm de long. A l’origine, la corde était faite de crin de cheval ou de paille tressée.
Le kata est : Mateïshi-no-sosetsukon-daï-ichi.

EKÛ
Rame du pêcheur, composée d’un manche cylindrique s’utilisant comme un bô et d’une lame de bois pouvant devenir tranchante du fait de la grande vitesse qu’un expert peut lui donner lors d’une attaque.
Le kata est : Chikin-akachu-no-ekû-di.
KAMA
Faucille servant à couper l’herbe. Elle s’utilise par paire en combat et se différencie de la faucille occidentale par sa lame qui mesure 20 centimètres et forme un angle d’environ 45° avec le manche. Légèrement concave, la lame est extrêmement aiguë et tranchante.
Le kata est : Kama-no-ti.

NUNTI-BÔ
Trident renversé placé à l’extrémité d’un bâton long. Il sert à crocheter l’adversaire ou son arme afin de pouvoir ensuite le toucher avec la pointe. Séparé du bâton, c’est un Manji-saï. Il présente une garde curieuse, en forme de S, pointu aux deux extrémités, sans manche et peut être utilisé comme un saï. Cette arme est originaire de Chine.
Le kata est : Nunti-bô-no-kata.

SANSETSUKON
Fléau en bois, divisé en trois sections de 60 cm chacune et d’une longueur totale de 2 mètres. Appelé encore nunchaku à trois branches, il servait aux paysans à battre le mil ou le riz. Le sansetsukon permet à son utilisateur, une fois l’arme maîtrisée, de se défendre à une distance de sécurité importante vu sa longueur. Cette arme est originaire de Chine.
Le kata est : Hakuho-no-kun, encore appelé Sansetsukon-no-kata.
KÛWA
Houe des cultivateurs, outil rustique permettant aux paysans Okinawaiens d’utiliser les techniques propres à cette arme afin de se défendre contre les sabres des samouraïs.
Le kata est : Kûwa-no-ti.

TIMBEÏ
Bouclier accompagné d’une machette (seiryuto). A l’origine, les Okinawaiens utilisaient les carapaces des tortues pour en faire des boucliers. Aujourd’hui, le timbei se fabrique à partir de l’écorce de bois Binro enduite d’huile ou à partir de bambou consolidé par de la peau de bœuf. Cette arme est originaire de Chine.
Le kata est : Matayoshi-no-Timbei.

SURUCHIN
Cordelette lestée aux extrémités par deux cailloux. Cette arme originaire de l’âge de pierre s’utilisait pour immobiliser les animaux sauvages. On brandit le suruchin en le tournant dans les airs avant de le lancer. Cette arme est originaire de Chine.
Le kata est : Suruchin-no-kata.

JO-JUTSU
Le Jo-Jutsu ou art du bâton court japonais, est né d’une défaite.
Au dix-septième siècle, un Samouraï de l’école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, très célèbre à cette époque, Maître Muso Gonnosuké Katsuyoshi, fut défait en duel par le génie du sabre japonais, Maître Miyamoto Musashi qui été considéré comme l’un des meilleurs sabreurs de l’histoire mouvementée du Japon médiéval.
Désirant effacer sa grande humiliation au combat du katana (ou sabre), il souhaitait trouver une autre arme que le sabre et un système différent de combat pour pouvoir vaincre entre autres, Maître Miyamoto Musashi. Maître Muso Gonnosuké Katsuyoshi se retira sur le Mont Honman, dans la région de Kyushu, au sud du Japon, près de la ville de Fukuoka.
Après de longues recherches et de méditations, mais surtout à la suite d’une vision céleste (un adolescent lui aurait dit en rêve de toucher le plexus solaire avec un bâton rond), il créa et codifia le Jo-Jutsu.
Le Jo-Jutsu est un bâton court de 1,30 de long et de 2,5 de diamètre, il est fabriqué avec du chêne blanc ou du Kashi (l’un des bois les plus durs existant dans l’archipel nippon).
Pour information, le sabre en bois, appelé Bokken ou Bokuto, est fabriqué aussi avec les mêmes bois. Il mesure un mètre de long, dont 75 cm de lame et 25 cm de poignée.
Le kata est : Jo-jutsu ichi no kata.